Qu’est-ce que la Démission Silencieuse et d’où vient le terme ?
Aussi appelé Abandon Silencieux ou Quiet Quitting en anglais, ce terme désigne un mouvement qui n’est pas aussi récent qu’il en a l’air, et qui s’exprime par l’application du zèle. En d’autres termes, les employés des différentes entreprises, surtout après la pandémie de la Covid-19, s’engagent à assurer leurs tâches uniquement pendant les heures de travail.
Ce terme est récemment apparu sur les réseaux sociaux après une vidéo sur TikTok qui est devenue virale, il symbolise le renoncement total des employés à la culture de la performance imposée par le système capitaliste, mais chacun peut l’interpréter à sa manière.
Le terme est-il vraiment approprié ?
Un vrai débat est né autour de la Démission Silencieuse depuis un certain temps, les spécialistes étudient tous les aspects de ce mouvement, les raisons explicatives de cette démarche et plus précisément la concordance du terme avec la réalité. Pour les employés, se désengager des performances est un moyen d’exprimer leur refus à une situation de travail sous pression qui affecte leur santé physique et mentale.
De cette manière, les études menées par les spécialistes cherchent à déterminer la raison qui pousse les employés à faire uniquement le minimum, en plus de l’influence que cela à sur le maximum. Est-ce un renoncement à la quantité pour garder exclusivement la qualité ? Une question qui taraude encore les esprits des spécialistes de la psychologie du travail pour trouver une solution à cette situation.
Selon les explications de certains employés, la période de pandémie a été une occasion pour eux de se poser des questions sur l’importance du travail dans leur vie et ce que cela leur apporte sur le plan personnel. Beaucoup affirment que le Quiet Quitting n’est en réalité qu’une requête de sens à la vie, de la place sociale des individus et leur épanouissement personnel. Beaucoup reconnaissent que ces questionnements sont nés d’un sentiment de démotivation et de fatigue.
Quelle différence avec la Grande Démission ?
Concrètement, la Grande Démission et la Démission Silencieuse sont deux mouvements très différents. Pour les adeptes du mouvement de la Démission Silencieuse, une démission proprement dite n’est réellement qu’une fuite en avant. Les employés de la génération Z (nés entre 1997 et 2010) ne désirent pas, en réalité, quitter leur travail car perdre leur salaire n’est pas une solution envisageable, mais simplement revoir la balance entre leur travail et leur vie privée et clairement privilégier ce qui est important à leurs yeux.
Les deux mouvements sont tout de même nés entre la fin 2021 et le début 2022 et concernent la même génération d’employés, mais la Grande Démission désigne un mouvement de démission massive dans les plus grands pays du monde. Beaucoup de démissionnaires étaient employés en CDI, une pression de plus à laquelle beaucoup ont choisi de renoncer.
La Démission Silencieuse est-elle un phénomène de mode ou un vrai problème de société ?
Pour le moment, les spécialistes n’arrivent toujours pas à définir si la Démission Silencieuse est un réel problème de société ou un simple mouvement ayant fait office d’une couverture médiatique trop importante. Ce qui est sûr, c’est que le désengagement des salariés n’est pas un problème aussi récent que ça, c’est ce qu’explique un grand nombre de psychologues et les explications de cette tendance sont d’ailleurs assez claires.
La succession des crises, l’inflation et la nécessité de travailler plus pour pouvoir subvenir à de simples besoins quotidiens ont poussé beaucoup d’employés à se poser des questions. La nécessité de trouver un certain équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle est devenue primordiale pour tous les employés.
Il n’est plus question pour eux d’attendre le Burn Out, terme qu’on a vu fleurir un peu partout il il n’y a pas si longtemps. On préfère aujourd’hui anticiper et penser à sa santé mentale, car le travail n’accorde pas d’importance aux employés qui ne sont plus en activité.
Il semble que l’on soit dans une nouvelle ère ou aucun des employés n’envisagent que les situations de Burn Out puissent se produire à nouveau. Si cette tendance s’affirme, le terme Burn Out fera partie du vocabulaire de l’ancien temps ! Et si ça ce n’est pas une bonne chose, alors personne n’a rien compris !
Les employeurs ont tout à gagner à ce que leurs collaborateurs prennent soin d’eux-même.
Pourquoi les recruteurs doivent être à l’écoute des enjeux de ce mouvement ?
Il est désormais évident pour les recruteurs, les chefs d’entreprises et les responsables RH de comprendre que les temps ont changé, les nouveaux employés n’ont plus la même relation avec le travail que les anciens. L’importance de l’écoute des employés, de l’adaptation à leurs envies et le partage à deux sens est devenu plus que jamais primordial.
Cependant, il n’est pas trop tard pour les dirigeants pour rectifier le tir, cela passe par la compréhension des motivations des nouveaux collaborateurs et de certains principes, notamment :
- Le travail passe après la vie privée des employés ;
- Les collaborateurs n’ont pas le même niveau d’implication que les dirigeants au sein de l’entreprise et c’est tout à fait normal ;
- La nécessité de trouver un équilibre juste entre les parties pour garantir une qualité de travail optimale.
Tous ces éléments sont aujourd’hui devenus très importants pour la jeune génération qui a rapidement compris que leur vie ne tourne pas seulement autour du travail. La pandémie a été l’occasion, un déclencheur majeur pour comprendre l’importance de leur vie privée, des relations sociales et de l’épanouissement pour mener une vie équilibrée, saine, et satisfaisante.
De façon générale, si on parcourt quelques articles sur le sujet, on peut en conclure que c’est surtout la vision côté recruteur qui l’emporte. Alors qu’en réalité, si on prend la peine de creuser un peu, on peut au contraire dire que c’est un mouvement porteur d’espoir qui peut amener à une meilleure compréhension des enjeux des uns et des autres pour une entente solide et fructueuse. Les employés ne veulent pas “ne plus travailler, mais travailler autrement“.
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