Un salarié désire partir, découvrir de nouveaux horizons, ses raisons peuvent être diverses et variées. Seulement, voilà, il demande une rupture conventionnelle au lieu de poser sa démission. Vous, en tant que responsable, êtes pleinement en droit de refuser, après tout, s’il veut partir, c’est son problème non ? Il n’a qu’à poser sa démission.

En réalité, refuser une rupture conventionnelle n’est peut-être pas la première option à explorer.

En effet, il est important de passer en revue toutes les conséquences que cela peut induire et de mettre dans la balance différents éléments pour parvenir à une décision des plus sages pour l’entreprise. Un refus peut avoir des répercussions néfastes, desquelles on peut se prémunir.
Par ailleurs, une démission peut signifier beaucoup pour un employé. En plus de l’impact moral que cela peut avoir, c’est aussi une carence dans les allocations-chômage et une tache dans son parcours professionnel. En conséquence, c’est souvent le dernier recours. Pour ces salariés démissionnaires, il est de loin préférable de négocier une rupture conventionnelle.

La satisfaction des salariés est le baromètre de la santé de l’entreprise

1. Conserver l’harmonie dans son entreprise

Une démission peut être le dénouement d’une longue hésitation pendant laquelle le salarié n’est plus à ce qu’il fait, suite à quoi il faut ajouter le délai du préavis qui peut durer jusqu’à trois longs mois. Par expérience, ce ne sont pas les meilleurs souvenirs que l’on puisse garder d’une période au sein d’une entreprise.
Un salarié qui souhaite partir finira par le faire dans la majorité des cas, quelque soit le moyen. Pourquoi ne pas faire en sorte que cela se passe dans de bonnes conditions, voire, d’en tirer parti.
Par la force des choses, il est poussé vers la démission. Selon les cas de figure, le risque est alors qu’il passe en service minimum. Cela induit :

  • Aucune motivation
  • Pas de travail effectif
  • Aucune initiative
  • Aucune implication dans la vie d’entreprise
  • Création d’une mauvaise ambiance, une mauvaise atmosphère.
  • L’instigation d’autres désirs de départs

Tout ça pendant trois mois.

Rien n’oblige un manager ou un chef d’entreprise à accepter une demande de rupture conventionnelle.

2. Donner une bonne image de l’entreprise

Les anciens employés sont des professionnels dont l’avis compte. Ils évolueront dans d’autres milieux et auront des relations avec des clients potentiels pour votre entreprise. Quelle image donneront-ils alors de vous s’ils sont partis contraints et amers ?
Sûrement pas la meilleure !

De plus, un employé échange avec ses collègues. Animé par la rancœur et le sentiment d’être coincé, il peut rapidement embringuer d’autres collaborateurs dans sa réflexion négative et donner une mauvaise image en interne. En effet, les démissions en cascade sont à éviter à tout prix et l’effet domino est un phénomène qui existe et dont on se passerait volontiers.

Une entreprise peut parfois dépenser un budget très conséquent pour tenter de gagner de nouveaux clients. Dans cette logique, combien peut-elle en perdre en laissant évoluer un élément hostile dans le milieu professionnel ? Selon la situation et les états de services de l’employé en question, en tant que manager ou dirigeant d’entreprise, il est important de mener une réflexion éclairée.

3. Augmenter la fidélisation des employés

Il est aisé d’imaginer quelle reconnaissance pourrait avoir un employé à qui l’on permet de partir dans de bonnes conditions. En effet, il est aussi important de rappeler qu‘il n’y a aucune obligation pour l’entreprise de répondre favorablement à une demande de rupture conventionnelle. Alors l’accepter relève de la bienveillance, de l’exemplarité.

Un employé, ou en réalité futur ex-employé dont la demande de rupture conventionnelle a été acceptée ne peut que prêcher la bonne parole. Pendant et après sa sortie. Auprès des collaborateurs toujours en poste, convaincus d’être à leur place, dans une entreprise humaine qui prend en compte les projets de vie des salariés. Parce que le travail s’inscrit toujours dans un projet de vie.

Une entreprise qui soigne les départs des salariés et qui plus encore, les inscrit dans une réelle stratégie d’entreprise contribue grandement à la fidélisation des employés en offrant un cadre sain et rassurant. Quand on passe la majeure partie de son temps à travailler pour une entreprise, c’est essentiel.

Savoir laisser partir un salarié de manière exemplaire amène ceux qui restent à faire preuve d’exemplarité eux aussi. Il y a certainement beaucoup à y gagner, bien plus qu’à y perdre.


La rupture conventionnelle : Une véritable opportunité

Avoir un employé qui est parti, qui aime votre entreprise, qui garde contact avec vous, c’est avoir un représentant, un ambassadeur au cœur d’une autre boîte. En effet, il peut éventuellement toujours vous rapporter des contrats, donner une bonne image de vous, présenter votre entreprise sous son meilleur jour et aussi vous adresser de nouveaux candidats.

Profitez de la situation pour instaurer un dialogue honnête et apaisé sur les raisons de son départ. Cette personne pourra peut-être élargir votre vision de ce qui se passe dans votre entreprise, de ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas pour améliorer un peu plus la cohésion en interne.

On le répète, un employeur est tout à fait en droit de refuser une rupture conventionnelle à l’initiative du salarié. Selon les situations, il aura ses raisons. Pourtant, accepter, bien que cela soit contre-intuitif peut augmenter le rayonnement de son entreprise.

Et qui sait, si malheureusement le projet du salarié n’aboutit pas, l’ex-employeur sera certainement content de retrouver dans ses rangs un employé loyal, un ambassadeur de choix riche de nouvelles expériences.

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